Via Dei, le chemin de Dieu

«Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi.»
Jean 14:6
1 La vie de l'homme sur la terre est-elle autre chose qu'une épreuve ? Son existence n'est-elle pas celle d'un mercenaire à la journée ;

2 Ou comme l'esclave qui craint son maître, et ne gagne que de l'ombre, ou comme celle du journalier qui attend son salaire ? 3 Pour moi pareillement j'ai enduré des mois vides, il ne m'a été donné que des nuit de douleurs.

4 Si je me couche, je me dis : Quand viendra le jour ? et si je me lève : Quand viendra le soir ? Et je suis plein de souffrances du soir à l'aurore. 5 Mon corps est couvert de la poussière des vers ; j'amollis les glèbes de la terre avec le pus que je jette. 6 Ma vie est plus rapide que la parole ; elle s'est consumée en une espérance déçue.

7 Souvenez-vous, Seigneur que ma vie n'est, qu'un souffle, et que mon œil ne verra plus rien d'heureux. 8 L'œil de celui qui me voit ne me verra plus ; vous jetez un regard sur moi, et je ne suis plus, 9 De même qu'un nuage qui s'est fondu dans le ciel. Car une fois descendu aux enfers, l'homme n'en remontera jamais. 10 Il ne reviendra point en la maison qui était la sienne, et sa contrée natale ne le connaîtra plus.

11 C'est pourquoi je n'épargnerai pas les discours ; je parlerai dans l'angoisse où je suis ; j'ai hâte d'épancher l'amertume de mon âme. 12 Suis-je une mer ; suis-je un dragon pour que vous m'enfermiez ainsi ?

13 J'ai dit Mon lit me consolera, et je renfermerai en moi-même les pensées qui me viendront sur ma couche. 14 Vous m'effrayez par des songes, vous m'épouvantez par des visions. 15 Retirez de ma vie le souffle ; que la mort désunisse mes os. 16 Je ne puis toujours vivre afin que ma patience soit toujours exercée. Détournez-vous de moi, car ma vie est inutile, est vaine.

17 Qu'est-ce donc que l'homme pour que vous l'honoriez, pour que vous attachiez sur lui votre pensée ? 18 Ne le visiterez-vous pas avant le jour ? et le jugerez-vous pendant les heures du repos ?

19 Jusqu'à quand me retiendrez-vous ? et ne me laisserez-vous pas même avaler ma salive ? 20 Si j'ai péché, que pourrais-je faire, ô vous qui connaissez la pensée des hommes ? Pourquoi m'avez-vous contraint de vous adresser mes plaintes, et d'être pour vous un fardeau ?

21 Pourquoi n'avez-vous pas mis en oubli mon iniquité et ne m'avez-vous point purifié de mon péché ? Je vais tout à l'heure entrer dans la terre ; aux premières lueurs du matin je ne suis plus.









 
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